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Lettre à toi

Tu me manques tellement. Tellement tellement tellement tellement. Je pense tout le temps à toi. Je suis malade, sûrement. Mais t’es toujours là, tu es ma bouée de sauvetage quand je suis bien profond dans les marécages, c’est à toi que je pense quand j’ai besoin de réconfort. J’ai l’impression de te voir de plus en plus distinctement au fil du temps, je me rappelle ton visage, tes cheveux, tes yeux, ta bouche, ton nez, ton sourire, tes expressions, tes gestes, ta voix, ton odeur… Je suis flippant. J’ai un égo démoniaque, je sais que je ramène tout ça à moi au final, c’est pas vraiment de toi qu’il s’agit, plutôt d’une image de toi dans ma tête, une copie de toi, qui a peut-être existé un jour, peut-être pas, mais cette image est toujours là et je me réconforte auprès d’elle et pourtant ça me fait mal, je crois. Je suis triste que tu ne sois plus là. Je suis triste que tu ne sois probablement plus jamais là. Tu es juste un fantasme, une fantaisie, un délire, une idée, un concept, un réconfort futile. Et pourtant j’ai envie de te dire combien je t’aime, j’ai envie de voir se réaliser ces situations où tu es là, on se prend dans nos bras, on se câline, on s’embrasse, on se touche, on se parle, on se dit "je t’aime" avec tout l’amour et toute la sincérité du monde, avec chaleur, gentillesse, calme mais passion, une envie de fondre l’un dans l’autre et ne plus jamais se quitter, fusionner brutalement, fort… Je sais pas pourquoi j’écris tout ça, pourquoi j’ai envie de te dire tout ça. Peut-être que c’est un moyen d’exprimer ce que je ressens pour toi. Peut-être que ça va me faire du bien. Peut-être que ça va changer quelque-chose.
Parce que j’ai besoin de connaître l’amour - à nouveau. Je pense que je l’ai vraiment ressenti pour toi mais c’était tellement confus, mêlé à mon anxiété et ma dépression, mon mal-être… Et aujourd’hui j’ai besoin de retrouver de cet amour, ne serait-ce que pour me l’offrir à moi, j’en ai vraiment besoin, j’ai l’impression d’en manquer, en tout cas qu’il me manque une pièce. Ce serait peut-être prématuré d’aller chercher cette pièce chez quelqu’un d’autre ; mon père et ▪▪▪ m’ont répété avant que je rentre de "travailler sur moi-même" avant de commencer une relation avec quelqu’un. J’ai beaucoup jonglé avec cette idée dernièrement, et ça me fait mal de le reconnaître mais je crois qu’ils ont raison. Ça me fait d’autant plus mal que ça met à jour des questions que je ne veux pas affronter, comme "Pourquoi je tiens tant que ça à être en couple" ou "Pourquoi je tiens tant que ça à vivre une histoire d’amour avec une fille". Pourquoi je fantasme autant l’amour. Et ça me fait partir dans des histoires d’incel, des trucs glauques avec des gens sombres et frustrés, et j’imagine que je suis un peu comme eux, et ça me fait honte, et peur. Je ne veux pas faire du mal aux gens, je suis humain non ? Or je suis peut-être bien plus cruel que ce que je veux bien le croire. Je me raconte sûrement beaucoup de mensonges et j’y crois sûrement beaucoup trop. Si c’est le cas j’ai envie que ça cesse. Pour (re)mettre les pieds dans la réalité, pour me libérer. Et s’il me faut t’écrire à nouveau pour en arriver là, je le ferai.
Tu me manques tellement, ...
Console-moi…